Le Royaume-Uni est en deuil. L’époux de la Reine Elisabeth II, Duc d’Édimbourg, Le Prince Philip est décédé à l’âge de 99 ans, a-t-on appris ce vendredi 9 avril.
« C’est avec un profond chagrin que sa majesté la reine annonce la mort de son époux bien aimé le prince Philip, duc d’Edimbourg », indique le communiqué du Buckingham
Le prince Philip Mountbatten était très apprécié des citoyens britanniques pour son humour très anglais et son dévouement sans faille envers son épouse. Le couple se rencontre alors que le Prince entre dans les rangs de la Royal Navy britannique : il a 18 ans, elle, 13 ans. Ils se marient huit ans plus tard à l’abbaye de Westminster, le 9 juillet 1947. Pour elle, le nouveau duc d’Édimbourg se convertit à l’anglicanisme et abandonne son titre de prince de Grèce. Ils auront quatre enfants : le Prince Charles, la princesse Anne, le duc d’York Andrew et le comte de Wessex, Edward.
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Mort du Prince Philip : époux dévoué, père complexe et discret conseiller
Lorsque celle qu’il surnomme « Lilibet » se fait couronner le 2 juin 1953, son mari met un terme à sa carrière militaire. Depuis, il est resté à ses côtés, la conseillant et l’accompagnant lors de ses sorties officielles. En 2011, la Reine déclare d’ailleurs qu’il est « son roc », » sa force et son soutien ».
Après plusieurs alertes concernant son état de santé, le monarque annonce en mai 2017 qu’il se retire de ses engagements royaux, sans donner davantage d’explication.
Une carrière militaire avortée
Philip est né à Corfou le 10 juin 1921, avec les titres de Prince de Grèce et du Danemark. À 18 mois, son oncle, roi de Grèce, est contraint d’abdiquer, et son père est banni du pays après la guerre gréco-turque. Avec ses parents et ses quatre sœurs, Philip fuit à bord d’un navire de l’armée britannique.
C’est le début d’une enfance solitaire et agitée, entre la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Sa mère, dépressive, est hospitalisée puis entre dans les ordres, tandis que son père part s’installer à Monaco. Philip, lui, est finalement envoyé en Écosse pour suivre sa scolarité dans un austère pensionnat. Il ne reverra sa famille qu’à de rares occasions.
À partir de 1939, il fait ses classes dans l’armée britannique, au Royal Naval College de Dartmouth (sud de l’Angleterre). Il y découvre sa vocation et y rencontre pour la première fois la princesse Elizabeth. Il a 18 ans, elle en a 13 et tombe sous le charme du beau militaire. Il sert dans la marine pendant la Seconde Guerre mondiale. Il se distingue rapidement et devient l’un des plus jeunes lieutenants de la Royal Navy, promis à une brillante carrière.
La famille royale l’a vu d’un mauvais œil
Il se fiance après la guerre à Elizabeth. Philip est d’abord vu d’un mauvais œil par les membres de sa belle-famille. « Ils le considéraient comme brutal, sans éducation, et estimaient qu’il serait probablement infidèle », a révélé Alan Lascelles, secrétaire personnel du roi Georges VI. Mais « Lilibet » l’adore et leur union est célébrée le 20 novembre 1947. Philip doit renoncer aux titres qu’il avait reçus à la naissance mais devient duc d’Édimbourg. Il obtient la nationalité britannique et adopte le nom -anglicisé- de sa mère, Mountbatten.
En 1952, la mort du roi George VI propulse Elizabeth sur le trône. Au cours de la cérémonie de couronnement, il fait le serment d’être « l’homme lige » de la reine, et devient à jamais le second de son épouse. Il est contraint de mettre un terme à sa carrière militaire, un déchirement. « C’était frustrant, je venais d’être promu commandant », reconnaîtra-t-il plus tard. « La partie la plus intéressante de ma carrière navale venait seulement de commencer ».
Un grand sens du devoir
« Je ne sais pas combien de temps il va tenir, il est comme refoulé », dira l’ex-roi de Yougoslavie. Mais animé par un grand sens du devoir, le prince Philip s’investit dans son nouveau rôle, jusqu’à devenir parrain de plus de 780 organisations, assumant notamment la présidence du WWF pendant quinze ans.
Volontiers ironique, il se construit une réputation de gaffeur, à coups de dérapages racistes et de blagues douteuses. Chef de famille quand son épouse est cheffe d’État, il entretient une relation notoirement compliquée avec l’aîné de ses quatre enfants, le prince Charles, souvent interprétée comme une répercussion de sa propre enfance, dénuée d’affection parentale. « Charles est un romantique, je suis un pragmatique », concède-t-il à son biographe Gyles Brandreth. « Cela signifie que nous voyons les choses différemment ».
Mais la famille royale lui sait gré de son infatigable engagement en faveur de la monarchie. « Il est incroyable. Il a été présent toutes ces années, c’est notre roc », avait salué sa petite-fille, la princesse Eugénie.
Le record de longévité en Europe
Détenteur du record de longévité des conjoints des souverains au Royaume-Uni, le prince Philip avait pris sa retraite publique en 2017, à l’âge de 96 ans, après avoir honoré son 22 219e et dernier engagement solo : passer en revue une parade des Royal Marines, dont il était le général en chef.
En janvier 2019, la Land Rover qu’il conduisait avait percuté un autre véhicule en sortant d’une allée du domaine de Sandringham et s’était renversée. Sorti indemne de l’accident, il avait renoncé à conduire.
Source: La Dépêche