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Claudine Gay nommée présidente de Harvard : Une étape historique pour la diversité et l’excellence

par Dimitri S. François
Claudine Gay, première présidente noire de l’Université de Harvard

Claudine Gay, actuelle doyenne de la Faculté des arts et des sciences de Harvard, marquera l’histoire en devenant la 30e présidente de l’Université de Harvard. Elle rejoindra ainsi le groupe des pionniers tels que Réginald Desroches de la Rice University, Frantz Saintellemy de l’UdeM, Mark Lapointe, Karine Jean Pierre de la Maison Blanche, Sheila McCormick du Congrès américain. Mme Gay sera la première présidente noire de l’université et seulement la deuxième femme à occuper cette fonction prestigieuse, succédant à Lawrence S. Bacow.

Son ascension à la présidence de Harvard témoigne de la reconnaissance de son leadership exceptionnel et de son engagement dans le domaine de l’éducation. C’est un moment historique qui marque une étape importante vers la diversité et l’inclusion dans le paysage académique.

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L’arrivée de Claudine Gay à la présidence de Harvard en juillet 2023 intervient à un moment crucial pour l’université, alors qu’une décision cruciale de la Cour suprême pourrait l’obliger à revoir ses processus d’admission établis de longue date.

Ces processus ont été vivement critiqués, car ils semblaient favoriser les candidats blancs et fortunés, tout en ayant recours à l’action positive pour augmenter le nombre d’étudiants noirs et hispaniques inscrits.

En tant que fervente défenseure d’une plus grande diversité dans les processus de recrutement et une experte reconnue dans le domaine de la représentation des minorités et de la participation politique gouvernementale, Claudine Gay pourrait être parfaitement qualifiée pour relever ce défi, selon ses partisans.

Son leadership et son expertise pourraient contribuer à conduire des changements significatifs au sein de l’université, afin d’assurer une plus grande équité et diversité dans le processus d’admission, tout en préservant l’excellence académique de Harvard. La nomination de Claudine Gay témoigne de la volonté de l’université de s’engager dans une voie de progrès et de transformation, tout en restant fidèle à ses valeurs fondamentales.

Quelques compliments à l’encontre de Claudine Gay

« Claudine est une leader remarquable qui est profondément engagée à maintenir et améliorer l’excellence académique de Harvard », a déclaré Penny Pritzker, présidente du comité de recrutement présidentiel.

« Harvard entre dans l’histoire universitaire avec cette annonce », a déclaré Henry Louis Gates Jr., directeur du Hutchins Center for African & African American Research de Harvard. « C’est une victoire pour la diversité et l’excellence », a-t-il ajouté dans un courrier électronique.

« Claudine s’est révélée être une universitaire de premier plan et une érudite rigoureuse », a ajouté le Dr Gates. « Sous sa direction, Harvard continuera d’être un modèle en matière d’excellence académique, repoussant les frontières de la connaissance tout en progressant dans les stratégies d’inclusion. »

Ces déclarations soulignent l’admiration et l’enthousiasme suscités par la nomination de Claudine Gay à la présidence de Harvard. Son leadership, son engagement envers l’excellence académique et sa vision en matière de diversité et d’inclusion sont salués par les membres de la communauté universitaire. Sa nomination représente une étape importante pour Harvard et est perçue comme un pas en avant vers une université plus inclusive et représentative.

Un intéressant parcours

Claudine Gay occupe depuis 2006 le poste de professeure de gouvernement et d’études africaines et afro-américaines à Harvard. Sa recherche universitaire s’est concentrée sur plusieurs aspects importants, notamment l’impact de l’élection de représentants issus des minorités sur la perception du gouvernement par les citoyens, la coopération entre les groupes minoritaires, ainsi que l’analyse de l’effet des programmes de mobilité du logement sur la participation politique des personnes défavorisées.

Ces sujets de recherche mettent en évidence son intérêt pour l’étude des dynamiques politiques, de la représentation et de la participation des minorités, ainsi que des politiques publiques liées à la mobilité sociale et au logement. Les travaux de recherche de Claudine Gay reflètent son engagement à examiner les questions cruciales de notre société et à contribuer aux débats intellectuels et politiques.

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Claudine Gay, première présidente noire de l’université de Harvard ainsi que la deuxième femme à occuper ce poste / CNBC

Originaire de New York, Claudine Gay, fille d’immigrants haïtiens, a déclaré que ses parents se sont inscrits à l’université avec très peu d’argent. Sa mère est devenue infirmière et son père, ingénieur civil – des carrières rendues possibles, a-t-elle dit, grâce au “City College of New York”.

« Mes parents croyaient que l’éducation ouvrait toutes les portes et bien sûr, ils m’ont donné trois options de carrière : je pourrais devenir ingénieur, médecin ou avocate. », a-t-elle déclaré. « Devenir professeur n’était pas ce que mes parents avaient en tête. »

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Gay a grandi en partie en Arabie saoudite, où son père travaillait pour le U.S. Army Corps of Engineers. Elle fut diplômée en 1988 de la Phillips Exeter Academy, où elle a été administratrice.

Avant de rejoindre la faculté de Harvard en 2006, le Dr Gay était professeur adjoint et professeur agrégé de sciences politiques à l’Université de Stanford, où elle a obtenu un baccalauréat en économie. Elle a obtenu son doctorat à Harvard en 1998.

Son parcours en tant que doyenne n’a pas été sans controverse

Plus tôt cette année, une lettre ouverte a été adressée à Claudine Gay par plusieurs dizaines de professeurs de Harvard, dont certains des plus éminents de l’université. Cette lettre faisait suite à la décision de sanctionner John L. Comaroff, professeur d’études afro-américaines et d’anthropologie, qui avait été mis en congé scolaire suite à des allégations d’inconduite sexuelle.

Une enquête menée par l’université a révélé que le Dr Comaroff avait eu un comportement verbal en violation des politiques de l’université, mais elle n’a pas confirmé les allégations de contacts sexuels non désirés. Trois femmes ont déposé une plainte contre l’université affirmant en être les victimes.

Par ailleurs, Claudine Gay a également été au centre d’une controverse en 2019 concernant la décision de refuser la titularisation de Lorgia García Peña, professeure de langue et littérature romanes. Cette décision a conduit plus de 100 professeurs à écrire des lettres de protestation, exprimant leurs préoccupations quant à une possible discrimination dans le processus de titularisation, notamment envers les professeurs de couleur, étant donné que le Dr García Peña est à la fois noire et latine.

La sélection de Claudine Gay en tant que présidente a été le fruit d’une vaste recherche comprenant plus de 600 nominations et plus de 20 réunions du comité de recherche, composé de membres des conseils d’administration de l’université, de la Harvard Corporation et du Board of Overseers, a déclaré Penny Pritzker, présidente du comité de recrutement présidentiel.

La Cour suprême devrait rendre un jugement, probablement en juin, dans une affaire intentée contre Harvard en 2014 par une organisation étudiante anti-affirmative action, Students for Fair Admissions. L’affaire conteste l’utilisation par l’université de critères favorables pour accroître la diversité raciale de ses cohortes étudiantes.

Maintenant qu’elle occupe le poste de présidente de l’université, le Dr Gay sera confrontée à d’autres défis considérables. Parmi ces défis figurent l’opposition locale à l’expansion du campus dans le quartier d’Allston-Brighton, les plaintes des professeurs concernant une augmentation de la charge de travail et les critiques concernant l’initiative Legacy of Slavery, un fonds de 100 millions de dollars destiné à réparer les abus historiques de Harvard liés à l’esclavage.

Certains opposants à cette initiative déclarent ne pas avoir de clarté quant à l’utilisation précise de ces fonds.

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