Daisy Bates est une militante des droits civiques afro-américaine et une éditrice de journaux. Par le biais de son journal, Bates a documenté la bataille pour mettre fin à la ségrégation en Arkansas. Pour son incroyable carrière dans le militantisme social, nous la célébrons en tant que héros américain.
Table des Matières
La Jeunesse de Daisy Bates
Fille adoptive de Susie et Orle Smith, Daisy Lee Gatson Bates nait le 11 novembre 1914, à Huttig, une petite ville du sud de l’Arkansas (États-Unis). Elle a grandi dans une famille d’accueil. Ignorant d’abord que Susie et Orle ne sont pas ses parents biologiques, elle apprend plus tard, qu’enfant, alors qu’elle n’avait que 3 ans, que sa mère naturelle a été violée et assassinée par trois hommes blancs de la région.
Cette découverte, ainsi que celle de l’impunité des meurtriers, la remplit de colère. La mort de sa mère biologique a eu sur elle un impact émotionnel et mentale considérable. Cet événement malheureux a forcé Bates à affronter le racisme à un âge précoce et l’a poussée à consacrer sa vie à mettre fin à l’injustice raciale.
À quinze ans, elle rencontre Lucious Christopher Bates, un vendeur d’assurances et son futur mari et commence à voyager avec lui dans tout le Sud. Le couple s’est installé à Little Rock, Arkansas et a créé son propre journal.
La Carrière de Daisy Bates
L’Arkansas Weekly était l’un des seuls journaux afro-américains uniquement dédié au mouvement des droits civiques. Le document a été diffusé dans tout l’État. Bates a non seulement travaillé en tant qu’éditeur, mais a également régulièrement contribué à des articles.
Naturellement, Bates a également travaillé avec des organisations locales de défense des droits civiques. Pendant de nombreuses années, elle a été présidente de la section Arkansas de la National Association for the Advancement of Coloured People (NAACP). Son travail avec la NAACP a non seulement transformé le mouvement des droits civiques, mais il a également fait de Bates un nom connu.
Le 9 décembre 1952, le père d’une élève afro-américaine, Linda Brown, dépose une plainte contre les services de l’éducation de la ville de Topeka (dans l’État du Kansas) auprès de la Cour suprême des États-Unis, parce que sa fille s’est vue refuser l’inscription dans une école blanche, plainte connue sous le nom de Brown v. Board of Education, en faisant appel au Quatorzième amendement de la Constitution des États-Unis, après de longs débats, la Cour suprême prend l’arrêt 347 U.S. 483 du 17 mai 1954, arrêt qui déclare que la ségrégation raciale dans les écoles publiques.est inconstitutionnelle.
L’Arkansas, comme d’autres états du Sud, refuse d’appliquer l’arrêt de la Cour suprême. C’est dans ce contexte que Daisy Bates va s’imposer comme figure majeure du mouvement des droits civiques.
Son combat pour la déségrégation des écoles va culminer le 2 septembre 1957, avec le refus de la Little Rock Central High School d’accepter neuf étudiants afro-américains : Minnijean Brown-Trickey, Elizabeth Eckford, Gloria Ray Karlmark, Melba Pattillo Beals, Thelma Mothershed-Wair, Ernest Gideon Green, Jefferson Thomas, Terrence Roberts et Carlotta Walls LaNier.
Afin que les étudiants ne puissent accéder à l’établissement d’enseignement secondaire, le gouverneur Orval Faubus, mobilise la Garde nationale de l’Arkansas. Cette crise, qui va durer trois semaines, entre dans l’histoire sous le nom des Little Rock Nine / les Neuf de Little Rock.
En raison du rôle de Bates dans l’intégration, elle était souvent une cible d’intimidation. Des pierres ont été jetées chez elle à plusieurs reprises et elle a reçu des balles par la poste. Les menaces ont forcé la famille Bates à fermer son journal.
Après le succès du Little Rock Nine, Bates a continué à travailler à l’amélioration du statut des Afro-Américains dans le Sud. Son travail influent sur l’intégration scolaire lui a valu une reconnaissance nationale.
Le 1er juillet 1958, Martin Luther King ayant apprécié les actions de Daisy, l’invite à prononcer un discours à l’occasion du Women’s Day qui se tiendra le 12 octobre 1958.
Lors de la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté du 28 août 1963, elle fait partie des six femmes invitées aux côtés de Diane Nash Bevel, Rosa Parks, Myrlie Evers-Williams, Gloria Richardson et Prince Estella Melson Lee la veuve d’Herbert Lee (activist). Elle tient un discours de 142 mots passé à la postérité sous le titre de What Price Freedom / Quelle est la valeur de la liberté, discours d’espérance, appelant les Blancs à prendre conscience de la valeur de la liberté qu’ils ne peuvent connaître tant qu’ils continueront à exercer les violences ségrégationnistes.
En 1962, elle publie ses mémoires, The Long Shadow of Little Rock. Finalement, le livre remportera un American Book Award.
En 1968, Bates a déménagé à Mitchellville, Arkansas. La ville majoritairement noire était appauvrie et manquait de ressources économiques. Lorsque Bates est arrivée, elle a utilisé ses compétences organisationnelles pour rassembler les résidents et améliorer la communauté.
Bates est décédée le 4 novembre 1999. Pour son travail, l’État de l’Arkansas a proclamé le troisième lundi de février, Daisy Gatson Bates Day. Elle a reçu à titre posthume la Médaille de la liberté en 1999.
Hommage
Le 3 janvier 2001 la maison de Daisy Bates est inscrite au National Register of Historic Places / Registre national des lieux historiques.
En 2010, sort le film de Sharon LaCruise Daisy Bates : First Lady of Little Rock, avec Angela Bassett dans le rôle de Daisy Bates.
Le 26 mars 2019, le gouverneur de l’Arkansas, Asa Hutchinson, décide que deux statues seront érigées dans le National Statuary Hall du Capitol des États-Unis à Washington, l’une représentant le chanteur Johnny Cash et l’autre Daisy Bates, en remplacement des statues d’U. M. Rose et de James P. Clark.
Sources
- Wikipedia
- National human history museum