John Edmonstone était taxidermiste et enseignait cette profession à Édimbourg, en Écosse. C’était un Britannique noir influent.
Esclave né dans une plantation de bois à Demerara, en Guyane britannique (aujourd’hui la Guyane, en Amérique du Sud), il a reçu le nom de famille de son propriétaire, Charles Edmonstone, qui possédait la plantation et possédait également le domaine de Cardross Park à Cardross, près de Dumbarton en Ecosse.
Vers 1812, la plantation fut visitée par le naturaliste Charles Waterton. C’est lui qui rendra Edmonstone grand amateur de cette profession. Il a passé un temps considérable à l’enseigner la taxidermie.
Waterton était un excentrique naturaliste, défenseur de l’environnement et explorateur. Il était célèbre pour ses expéditions sur le continent américain d’où il ramena en Europe le curare – un extrait de plante paralysante qui fut ensuite utilisé comme anesthésiant dans les opérations chirurgicales.
Les débuts de John Edmonstone en tant que taxidermiste :
Sa rencontre avec Charles Darwin
En 1817, Edmonstone est venu en Écosse avec son maître. Arrivé là-bas, il fut libre et prit un emploi à Glasgow. Il s’installa à Édimbourg et c’est ici qu’il se fit connaître en tant que taxidermiste – un savoir-faire très recherché à l’époque, non seulement à des fins scientifiques mais aussi décoratives. Son magasin était situé au 37 Lothian Street. Il travaillait principalement sur des oiseaux.
Dans ce magasin, il enseigna la taxidermie aux étudiants de l’université voisine d’Édimbourg, dont Charles Darwin en 1826, âgé de 15 ans. Ayant travaillé dans des climats chauds, Edmonstone avait appris à préserver rapidement les oiseaux avant que leur corps soit totalement décomposé – une compétence qui a sans doute été utile à Darwin pour préserver ses pinsons des Galapagos.
Edmonstone a également entrepris des travaux pour le Musée royal de l’Université. Il a déménagé son magasin de taxidermie dans la principale artère commerçante d’Édimbourg, ouvrant au 29 puis plus tard au 66 Princes Street. Dans les années 1840, il déménage à nouveau au 10 South St David’s Street.
Edmonstone a donné à Darwin des récits inspirants sur les forêts tropicales humides d’Amérique du Sud et l’a peut-être encouragé à les explorer. La taxidermie que Darwin a apprise d’Edmonstone l’a beaucoup aidé pendant le voyage du HMS Beagle.
Cependant, Darwin ne le mentionne pas par son nom dans ses écrits et, comme cause, l’identification d’Edmonstone comme professeur de Darwin n’est pas complètement certaine et est basée sur les recherches de R. B. Freeman.
Il y avait aussi une allusion à Edmonstone dans les notes autobiographiques rédigées par Darwin dans la section décrivant ses journées d’études à Édimbourg (octobre 1825-avril 1827), où il écrit :
« A propos, un nègre vivait à Édimbourg, qui avait voyagé avec Waterton, et gagnait sa vie en disséquant des oiseaux, ce qu’il faisait avec une très grande habilité : il me donnait des leçons moyennant finance, et je m’asseyais souvent avec lui, car c’était un homme très agréable et très intelligent. »
L’un des 100 plus célèbres britanniques de couleur
En 2009, une plaque pour commémorer Edmonstone a été commandée par la société connue sous le nom de Kings Place, pour être fabriquée par la firme de porcelaine Wedgwood. La plaque était exposée au Negociants Bar, dans Lothian Street, à Édimbourg, mais a depuis disparu.
Edmonstone est considéré comme l’un des 100 plus célèbres britanniques de couleur. Un poème raconté du point de vue de John Edmonstone apparaît dans le numéro d’hiver 2019 de African American Review.
Source: BBC